HORS SUJET
SA
FEMME S’APPELLE JACQUI
Un
jour, tandis que j’étais dans un bar à la bibliothèque, j’ai eu l’occasion de
parler un peu avec un Britannique, venant des alentours de Leeds. Après
quelques minutes de conversation, le type m’a demandé de manière très sérieuse
quand j’avais appris à parler le Français. Je lui ai alors appris la terrible
vérité. Quand on est tous jeunes, en France,
on parle l’anglais parfaitement, comme dans tous les pays civilisés. A l’âge de
12 ans, on commence néanmoins à apprendre le français, juste pour faire chier
les touristes. Et on prend exprès un accent terrible en anglais pour pas être
compris. Oui, nous sommes des salauds.
Les Anglais se foutent souvent de notre gueule, et ce n’est pas un secret. Oui, les Anglais, ceux-là même qui sont pas foutus de faire comme les autres. Qui sont obligés de compter en miles, en inches, en feet, en pounds, en pences quand le reste du monde s’est mis d’accord sur le mètre, le kilo, ou même l’euro. Qui conduisent à gauche en étant persuadés que c’est une tradition, alors qu’ils s’y sont mis juste pour faire chier Napoléon, qui avait établi la conduite à droite dans toute l’Europe durant l’Empire. Qui nous rappellent Crécy, Azincourt, le bûcher de Jeanne d’Arc, les défaites en demi-finales de Coupe du Monde 2003 et 2007. Oh putain, la demi-finale de 2007…
Les lignes anglaises mettant à mal la fine fleur de la chevalerie française à Crécy, 1316, sur une gravure d'époque.
N’empêche
que les Rosbifs nous ont offert l’an dernier une belle histoire drôle. Au
milieu des scandales des notes frais est apparu le cas de Jacqui Smith,
Ministre de l’Intérieur. La première femme à occuper le poste –comme par hasard…- avait en effet fait
avec l’argent de la Nation des achats bien surprenants. Deux films d’auteur,
sobrement intitulés Happy Husbands and
Willing Wives, et le très controversé Dirty
Debutantes, au message politique vraiment engagé. Le tout commandé du
bureau de la Ministre, et donc comme dit plus haut aux frais du contribuable. Un
jour où la Ministre était en déplacement…
Très vite, les soupçons se sont dirigés vers son mari et assistant parlementaire Richard Timney. A qui visiblement sa femme manque BEAUCOUP quand elle n’est pas là. Loin de se demander s’ils avaient affaire à un happy husband et à une willing wife, les tabloïds britanniques ont fait ce qu’ils font de mieux : se déchaîner en moqueries et interprétations vaseuses. Le malheureux Richard devant même faire des excuses publiques à tout le peuple de la perfide Albion, en direct à la télévision. Ou comment donner une remarquable image à tous vos futurs employeurs. Bien entendu, Jacqui a également été poussée discrètement à la démission fin juin 2009. Une vraie histoire à la Gaymard.
On ne dirait pas, mais Jacqui Smith est une fumeuse de cannabis repentie. Prends ça Michèle Alliot-Marie.
Malgré
tout, on sent bien que quelque chose cloche. On a du mal à imaginer Richard
Timney, tout en manque de sa dulcinée qu’il soit, commander directement un film
porno par la ligne officielle. Plutôt difficilement même après 22 ans de
mariage. Encore plus bizarre, le couple n’a même pas implosé après l’évènement,
restant même encore plus soudé qu’auparavant. Sans compter que c’est Jacqui
Smith elle-même qui a dénoncé son mari aux journalistes. En sachant que cela
allait le conduire à devoir avouer tout penaud devant les caméras de télévision
qu’il avait beaucoup apprécié le jeu des acteurs actrices du bouillant Dirty Debutantes. Sans compter le twist
final, vraiment surprenant.
Bref, tout de même difficile de croire que tout cela s’est réellement passé. Et en effet, cela ne s’est pas déroulé de la manière officielle. Richard Timney n’a jamais loué de films X. Celui qui a passé ces coups de fils embarrassants, c’est en réalité son fils, seul à la maison ce soir-là. Devant la controverse, les deux parents n’ont pas voulu jeter leur gamin en pâture aux journalistes. Sans compter la grosse te-hon que le jeune homme se serait pris devant sa classe, qui aurait continué jusqu’à l’université. On imagine même à son mariage son crétin de témoin lui souhaiter d’être un happy husband grâce à sa willing wife, le sourire aux lèvres. Il l’a échappé belle, le petit.
Richard
Timney s’est donc dénoncé pour protéger son fils, et prendre pour lui la vindicte
populaire. Et voilà que le mauvais mari est en fait un excellent père. A
méditer.
Demain, si vous êtes sages, je vous dirai ce que Materazzi a réellement dit à Zidane.
Désolé mec, mais fallait pas me dire que la théologie morale au sens kantien était une impasse concernant le questionnement philosophique intérieur par sa contradiction avec la pensée hegelo-spinosienne du monde sensible.
BONUS:
On s'amuse bien le soir à Sydney...