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The New Sydney Fox
18 juillet 2009

RETOUR VERS LE FUTUR

RETOUR VERS LE FUTUR

« J'en ai ras le cul de ces putains de serpents à la con dans cet avion de merde »  [Big Movie]

Soyons honnête, le moment du départ n'est sûrement pas le meilleur du séjour. Du moins, j'espère.

Sinon, ça aura fait cher le fignolage de lettre de motivation, les nombreux allers/retours au centre Asie-Pacifique1, ou encore les heures passées à se frayer un passage à la machette dans la jungle abyssale du site Internet de l'Université de Sydney. Tout ça est plutôt loin maintenant. Une dernière petite pensée pour les gens qu'on laisse derrière, puis tout se referme. On est dans un Airbus A330, pour y passer une journée de sa vie.

Car aller en Australie, ce n'est pas qu'une histoire de kilomètres, de kangourous, ou de koalas. C'est plus que ça. Un voyage dans le temps, contre la montre, vers le futur. Je quitte la France le 12 juillet pour poser les pieds à Sydney le 14 au matin. Entre deux? Une vingtaine d'heures assis, dans un avion de la compagnie Etihad. Et voilà, un premier exotisme. Etihad, personne ne connaît2, mais c'est la compagnie aérienne officielle des Emirats Arabes Unis. Personne ne connaît, mais c'est un petit Et at pétrolier, pas loin de l'Arabie Saoudite. On y trouve du pétrole, des villes au nom accueillants comme la pittoresque Umm Al-Quaywyan, ou encore Ash-Shariqah, du pétrole, le 4e PIB par habitant mondial, du pétrole, Dubaï, du pétrole, 96% de musulmans, du pétrole, et jusqu'à peu Bonaventure Kalou.3 Bref, un parfait synonyme du Qatar.

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Les Emirats Arabes Unis sont très riches, et on y trouve de gros chèques. Parfois, ceux-ci invitent leurs amis français pour leur montrer que s'ils n'ont aucun goût en matière de vêtement, ils ont tellement de place chez eux pour les accrocher, qu'ils n'en mettent qu'un par mur.

La première partie du voyage permet avant tout de se familiariser avec son nouveau cadre de vie, et l'appareil. Depuis les débuts balbutiants d'Antoine de Saint-Exupéry, et de Roland Garros, il faut reconnaître que l'aviation a fait des progrès immenses.4 Et notamment des appareils ultramodernes offrant un large panel de jeux et de films aux passagers. Une occasion unique de redécouvrir des chefs d'oeuvre oubliés ou méconnus, à juste titre. Par exemple, il est à noter que l'avion en période de turbulences, où vous êtes obligés de rester attaché à votre chaise, est peut-être le (seul) moment idéal pour regarder en entier Dragon Ball Z.5

Egalement l'opportunité de s'abrutir pendant des heures devant le Tetris, le Reversi, le poker, le Black Jack, ou d'inventer des théories sur la vie à partir de Qui veut gagner des millions?.6 Et de dormir un peu, quand on y arrive. Parce que toutes les vingt minutes, les hauts-parleurs passent un message en arabe, où on ne sait plus très bien si l'hôtesse donne des consignes en cas de problème, raconte la vie du chat de sa grand-mère, ou propose sa Peugeot à un prix d'ami défiant toute concurrence. Honnêtement, malgré mon niveau exceptionnel d'arabe, j'ai encore du mal à trancher. Autant dire que l'escale à Abu Dhabi7 tombe tout de même à point pour recharger les batteries.

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Malgré la foule qui se presse dans le principal aéroport des Emirats Arabes Unis, les autochtones tentent de garder le sourire.

L'aéroport d'Abu Dhabi, c'est tout propre, tout beau, tout neuf. On y trouve pêle-mêle un wifi extraordinaire qui peut vous sauver la vie, les contrôles de sécurités les plus rapides du monde (allez vas y pose ton sac, et puis passe, allez, allez, de toute façon on s'en fout nous, on t'envoie chez les koalas, c'est eux qui vont morfler, allez passe!), et une seule compagnie tout partout, Etihad. A croire qu'ils l'ont inventée juste pour qu'on passe chez eux de temps en temps.

C'est aussi des écrans de télévision qui passent des films gore, où l'on voit une femme enceinte se prendre une balle dans la tête, ou un mec exploser à la Alien sans que ça dérange personne. De toute façon, la plupart des gens sont ici comme nous, pour deux heures seulement. Le temps d'entrevoir à travers les fenêtres de l'aéroport les richesses du pays, qu'on étale à tout va dans le désert. Faut dire que les gens des Emirats ont de l'argent à perdre. Beaucoup. Et ils ne reculent devant rien pour le montrer. Emirates, la principale rivale d'Etihad sur le sol national, se permet même de sponsoriser le Paris Saint Germain depuis deux saisons. Ca fait froid dans le dos.

Oui mais voilà, il est déjà neuf heures. Le temps de prendre le second avion, qui au bout de douze heures nous mènera vers Sydney, un matin de 14 juillet. Juste le temps d'espérer voir plus Abu Dhabi une autre fois. Peut-être au retour. L'intermède est en tout cas terminé.

Nous prenons un vol le 7-14 pour Sydney. Espérons que ça nous porte chance.8


1:je tiens à saluer une amie très chère qui étonnamment me manque fort peu pour le moment.

2:Sauf peut-être un certain Thalco, qui aura remarqué qu'Etihad est depuis quelques années sponsor d'une célèbre écurie italienne de Formule 1. Ou quand l'aigle soutient le cheval.

3:On a longtemps cru qu'il s'agissait d'un éléphant ivoirien. En fait, une simple chèvre qui n'y voit rien.

4:Cet optimisme peut paraître mal placé en cette période noire pour l'aviation, mais rappelons nous qu'il fut un temps où il était plus simple de compter les avions ayant réussi leur atterrissage. A titre de comparaison, dites vous bien qu'on compte encore les trains de la SNCF arrivant à l'heure plutôt que ceux qui sont en retard...

5:On dit souvent qu'un mauvais film permet de discerner les bons acteurs des mauvais. Eh bien Dragon Ball Z fait mieux. Il permet de distinguer les acteurs des mecs qui sont venus parce qu'il y avait de la lumière et que Papa est producteur. Une expérience unique, pas assez mauvais pour être incontournable cependant. Une éventuelle suite serait prometteuse.

6:Au passage, pour faire taire les sceptiques, le fait de savoir qu'Eric Cantona a tabassé un supporter lors d'un match contre Crystal Palace m'aurait permis de toucher le jackpot si j'étais passé à la véritable émission en Australie. Qui a dit que le football ne servait à rien?

7:Et non, je n'ai rien contre Julien. Lui, après cette mauvaise blague, en aura peut-être contre moi par contre. ;-)

8:Et que ça fasse plaisir aux RG du même coup.

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